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Bilan de la campagne de désherbage « Beaucoup d’échecs cette année »

A cause de conditions climatiques défavorables, la dernière campagne de désherbage affiche des résultats mitigés, avec notamment un fort développement du vulpin et du ray-grass. Explications avec Gérard Citron, le spécialiste désherbage des céréales d’Arvalis-Institut du végétal.

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Les pluies ont perturbé les traitements.
(© Terre-net Média)
Les caprices du ciel expliquent en partie les échecs de désherbage observés cette année car ils ont entraîné des traitements tardifs sur des adventices déjà trop développées… « Dans le sud-ouest il y a par exemple eu beaucoup de semis retardés à cause des fortes pluies qui ont, par ricochet, gêné le positionnement des herbicides : certaines parcelles qui devaient être désherbées en programme n’ont finalement été traitées qu’au printemps, illustre Gérard Citron, spécialiste désherbage Arvalis-Institut du végétal. Et le printemps n’a pas été simple non plus car il y a parfois eu trop de pluie ou de vent pour pulvériser… »

Lutter contre les idées reçues

Les agriculteurs n’ont, en plus, pas toujours utilisé toutes les fenêtres de traitement possibles. « C’est vraiment dommage car dans le Centre et en Bourgogne, la seconde quinzaine de février était notamment favorable, déplore Gérard Citron. Ils auraient mieux maîtrisé les graminées que fin mars ou début avril où les stades étaient déjà trop avancés. Beaucoup de parcelles étaient donc sales à épiaison avec un fort développement du vulpin et du ray-grass, qui devient vraiment le problème n°1. Le brome augmente aussi, même si on observe pour l’instant moins de problèmes de résistances. »

D’après lui, certains n’étaient pas prêts à intervenir, car leurs pulvérisateurs étaient encore hors gel par exemple, et d’autres n’y ont pas forcément pensé. « Il y a encore des idées reçues car on a peur du gel à cette période. Mais il ne faut pas faire de fixation sur les températures car on peut traiter dans des conditions fraîches tant qu’il y a une bonne humidité dans le sol et une bonne hygrométrie. Certains craignent un manque de sélectivité du produit mais il n’y a pas plus de risques. Il faut démystifier tout ça ! »

Des pistes de progrès


Bien placer son traitement est une
des clés de la réussite. (© Terre-net Média)

Les résultats mitigés de cette campagne permettront au moins de tirer quelques leçons. « Le positif c’est qu’il y a une grosse marge de progression puisqu’on peut encore optimiser l’efficacité des produits en les positionnant mieux et améliorer les techniques agronomiques, souligne Gérard Citron. On constate parfois un manque d’habitudes et/ou d’informations. Nous, mais aussi les conseillers des distributeurs, avons sans doute un rôle à jouer pour aider les agriculteurs à faire le meilleur désherbage possible. »

C’est pourquoi Arvalis-Institut du végétal travaille actuellement sur un outil d’aide à la décision en fonction des types de produits utilisés. « Prendre un nouveau virage est capital si on ne veut pas assister à une explosion des résistances. »

Pour en savoir plus, lire l’article consacré aux résistances :
 Il faut prendre un virage dans les méthodes de désherbage.

 

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